Les risques professionnels de la pose et de la maintenance de panneaux photovoltaïques sont liés à ceux que rencontrent les électriciens et les couvreurs. En effet, les installateurs d’équipements solaires thermiques et photovoltaïques travaillent en hauteur, en toiture et ils posent des panneaux solaires thermiques ou des modules de cellules photovoltaïques. Pour cela, ils manipulent des appareillages électriques et des systèmes de fixation. Découvrez ici, quels sont les dangers auxquels sont exposés les travailleurs et comment y remédier.
Au sommaire
1. Les risques professionnels de la pose et de la maintenance de panneaux solaires
2. La prévention des risques professionnels liés aux installations photovoltaïques
3. Ce qu’il faut savoir sur le panneau solaire
4. Les risques professionnels de chute de hauteur
5. Les règles à suivre : la Recommandation R.467
1. Les risques professionnels de la pose et de la maintenance de panneaux solaires
Lorsque vos opérateurs installent ou entretiennent des panneaux solaires sur une toiture, ils risquent de nombreux accidents :
- Les plus graves et les plus fréquents sont les chutes de hauteur à partir du toit ou à travers le toit ;
- Avec les électrisations et les brûlures ;
- Les désagréments liés au froid, à la canicule, au vent, etc. ;
- Postures physiques contraignantes avec le poids de charges à soulever ;
- Blessures causées par la manipulation d’outils dangereux ;
- Lésions et inhalation de produits chimiques toxiques comme les fluides caloporteurs.
C’est pourquoi une prévention en amont est indispensable.
Habilitation électrique installation photovoltaïque | Le guide
2. La prévention des risques professionnels liés aux installations photovoltaïques
Cette prévention en amont passe par plusieurs étapes. Ces dernières sont réglementées. Et, l’employeur est le garant de la sécurité de ses salariés qui travaillent en hauteur avec des matériaux qui peuvent représenter une grave menace pour eux.
Par conséquent, ces salariés doivent être aguerris aux risques électriques et aux dangers liés au travail en hauteur. Lorsqu’ils ont suivi une formation dans un centre agréé Qualiopi et qu’ils ont réussi le test final, le dirigeant de l’entreprise de pose leur remet l’habilitation nécessaire à la tâche qu’ils vont effectuer.
Avant d’intervenir, l’équipe mène une réflexion en amont sur :
- L’organisation du chantier ;
- Son installation ;
- L’instauration de moyens de protection individuels et collectifs pour le travail en hauteur ;
- En adéquation avec les normes de sécurité des échafaudages à respecter, des garde-corps, des points d’ancrage, des harnais ;
- La bonne utilisation des équipements de levage, des aides à la manutention et des outillages ;
- Le port obligatoire des équipements de protection individuels, ou EPI adaptés ;
- Et une formation continue à la sécurité du travail et à la pratique adéquate des gestes professionnels.
Cette formation assidue est d’autant plus importante que la profession de photovoltaïciens est récente est surtout en plein essor.
3. Ce qu’il faut savoir sur le panneau solaire
Avec le développement des énergies nouvelles, l’installation de panneaux solaires thermiques et photovoltaïques a décuplé. Voici leurs différences :
- Un panneau solaire thermique récupère l’énergie de rayonnement du soleil et l’injecte à un fluide caloporteur pour produire de l’eau chaude ;
- Un panneau photovoltaïque transforme les photons de la lumière du soleil en électrons.
Un générateur électrique de courant continu alimente en électricité un réseau électrique ou des équipements autonomes non reliés au réseau (ex. : les bornes téléphoniques autoroutières). Ce générateur est constitué de cellules photovoltaïques reliées entre elles.
Cette installation requiert un onduleur qui transforme le courant continu fabriqué par les cellules photovoltaïques en courant alternatif utilisable. Des équipements électriques comme des boîtiers de jonction, des compteurs, des câbles, des connectiques, ou des disjoncteurs de raccordement au réseau électrique sont également utiles.
Enfin, une structure porteuse ou de fixation supporte le poids des panneaux solaires. Elle est conçue pour résister aux aléas météorologiques et elle assure une fonction de couverture étanche pour les panneaux installés sur une toiture.
4. Les risques professionnels de chute de hauteur
Lors de la pose de ces équipements ou pendant des opérations de maintenance et de réparation, les chutes de hauteur sont fréquentes et elles peuvent être graves, sauf si toutes les mesures de sécurité obligatoires sont respectées.
4.1. Les différents types de chutes de hauteur
Le travail s’effectue en hauteur avec des déplacements sur échelle, échafaudages et charpentes en bois ou métalliques.
2 types de chutes existent :
- La chute vers l’extérieur du bâtiment est possible depuis des toitures, des plateformes de travail, des échelles, des planchers sur échafaudage ou sur consoles, lors de la rupture des ancrages ou des fixations ;
- La chute à l’intérieur du bâtiment survient quand un travailleur répare une panne faîtière ou qu’il circule sur un toit fragilisé.
4.2. Par quoi sont causées les chutes de hauteur ?
Les causes de ces chutes sont variées, on peut citer :
- Les accès en pente glissants ;
- Les obstacles sur des planchers d’échafaudage surchargés ;
- Des échelles mal entretenues, ou mal fixées ;
- Un montage ou un démontage non conforme aux règles de sécurité des filets de sécurité, des points d’ancrage ou des lignes de vie ;
- Des échafaudages mal stabilisés ou vétustes ;
- L’absence de protections périphériques des plans de travail ou de garde-corps ;
- Le fait de sauter à terre pour descendre ;
- Etc.
Ces chutes peuvent causer de graves blessures comme des traumatismes crâniens ou des fractures qui impliquent de longs arrêts de travail et des séquelles importantes. Malheureusement, ce sont aussi des accidents du travail qui peuvent être mortels. C’est pourquoi se former à tous ces risques est obligatoire et essentiel.
4.3. Les dangers d’une mauvaise posture et de la manutention
Apprendre à avoir de bonnes postures dans son activité professionnelle permet de ne pas développer des maux chroniques et des lésions qui entraînent des douleurs conséquentes. Chez les photovoltaïciens, les postures de travail sont contraignantes : position accroupie, travail en équilibre instable, etc. provoquent des dommages aux genoux et aux chevilles, ainsi qu’à la colonne vertébrale.
Les charges lourdes manutentionnées comme celles qui impliquent le déplacement des panneaux ou des tuiles et ardoises entraînent des troubles musculo-squelettiques. Ces derniers sont aggravés par les vibrations de l’outillage portatif transmises aux bras et aux mains.
4.4. La chaleur et le froid
Les opérateurs travaillent en extérieur est en hauteur, cela les expose aux intempéries et aux ultra-violets. Une baisse de vigilance liée à de mauvaises conditions météorologiques entraîne des risques d’accidents et de chute en hauteur.
Les problèmes dus à la chaleur par exemple sont les suivants :
- Une exposition prolongée aux UV provoque des cancers, des érythèmes, de la déshydratation ;
- Des crampes musculaires et des coups de chaleur.
Travailler au vent et à l’humidité déclenche également des refroidissements du corps et un risque de manque de dextérité des membres.
4.5. Les risques liés aux fluides caloporteurs et aux laines d’isolation
Les fluides caloporteurs doivent être manipulés avec précaution, d’où l’obligation de détenir une habilitation conforme à cette action. Lorsque le travailleur effectue une vidange, un remplissage, une purge ou toute autre opération de maintenance, il s’expose à des risques cutanés. Certains de ces fluides se composent d’éthylène glycol et sont donc toxiques.
Par ailleurs, les toitures comportent des fibres de laine d’isolation, de verre ou de roche qui sont nocives par inhalation et par voie cutanée. Des précautions existent pour les manipuler.
4.6. Les risques électriques
Les risques électriques sont présents sur le travail en hauteur. Il est induit par des installations précaires et temporaires avec des prises et des câbles installés sans sécurité.
Il provient aussi des outils portatifs défectueux qui peuvent déséquilibrer un opérateur, tout comme le risque de brûlure thermique lié aux panneaux.
5. Les règles à suivre : la Recommandation R.467
Publiée en 2012, cette recommandation rédigée par le Comité Technique national des industries du Bâtiment et cdes Travaux publics s’intitule : Pose, maintenance et dépose des panneaux solaires thermiques et photovoltaïques en toute sécurité. Voici un résumé de ce qu’elle comporte.
5.1. Trois priorités à respecter lors de la conception
La conception doit tenir compte des caractéristiques de l’ouvrage afin d’appliquer des mesures de prévention spécifiques : maisons individuelles, bâtiment collectif ou industriel et pente du toit :
- Positionner les panneaux là où c’est le moins dangereux, loin des pignons et près du sol.
- Installer des protections collectives définitives.
- Privilégier autant que possible les protections collectives temporaires par rapport aux protections individuelles.
L’emplacement des panneaux, l’accès au poste de travail, la circulation et les équipements à utiliser doivent être réfléchis en tenant compte des opérations de pose, d’entretien et de maintenance. Car, quel que soit le type d’installation, thermique ou photovoltaïque, individuelle ou industrielle, les opérations de maintenance sont inévitables.
5.2. Les formations pour la pose de panneaux photovoltaïque en toute sécurité
Que ce soit des opérations menées sur une maison individuelle, des bâtiments industriels, commerciaux, agricoles avec une toiture en pente supérieure à 10 % ou sur un bâtiment avec toiture-terrasse dont la pente est inférieure à 10 %, pour éviter toute chute en hauteur, il convient de suivre les normes.
Normes à respecter
- Les travailleurs doivent détenir les habilitations selon les articles R4323-58 à R4323-90 du Code du travail, retrouvez tous les détails dans notre article : quelle habilitation faut-il pour le travail en hauteur ?
- Ils doivent être formés aux risques de chute en hauteur ;
- Au montage, la réception, l’utilisation et le démontage des échafaudages, selon les recommandations de la R.408 ;
- Ils sont également formés au port du harnais ;
- L’utilisation d’une nacelle élévatrice de personnes (PEMP) nécessite une formation et une évaluation et une autorisation de conduite de l’employeur. R.467 ;
- Les travaux dans l’environnement d’une installation photovoltaïque peuvent faire courir un risque d’électrisation ou d’arc électrique en cas de détérioration accidentelle de l’isolation et de l’enveloppe de celle-ci, préalablement aux travaux ou durant ceux-ci. Toute opération électrique sur des installations photovoltaïques nécessite la formation et l’habilitation électrique des intervenants selon les règles définies par la norme NFC 18510-2012.
- Nos conseils : ne pas entrer en contact avec un élément de l’installation sans nécessité, ne pas marcher ou poser d’objets sur un élément, sauf si le fabricant l’autorise et signaler au chef d’établissement ou à son représentant toute détérioration de l’installation.
Les opérations qui ne nécessitent pas de posséder une habilitation
Néanmoins, des opérations peuvent être exécutées par une personne formée non habilitée :
- Manipulation de tout module PV de tension inférieure ou égale à 60 V en courant continu ;
- De modules PV dont l’extrémité des câbles de liaison est protégée par un dispositif isolant de degré de protection code minimal IP44 pour une opération exposée aux intempéries ou à l’humidité, ou de degré de protection code minimal IP2X ou IPXXB dans le cas contraire ;
- Interconnexion de modules à l’aide de connecteurs débrochables conformes à la norme NF EN 50 521 sur une chaîne de tension inférieure ou égale à 60 V en courant continu.
5.3. Les principales mesures de prévention
Les risques professionnels de la pose et maintenance des panneaux photovoltaïques sont nombreux et peuvent avoir de graves conséquences. C’est pourquoi la prévention des risques liés aux panneaux solaires thermiques doit être une priorité pour un employeur qui est responsable de la sécurité de ses salariés.
Dans tous les cas, la mise en service du circuit solaire doit être réalisée par un personnel spécialisé possédant des connaissances approfondies et l’expérience nécessaire à la manipulation des installations.
Pour être sûr d’être accompagné par des professionnels de la formation en habilitation électrique, port du harnais, EPI , travail en hauteur, c’est CRÉA Formations qu’il vous faut. Nos formateurs qualifiés et expérimentés mettent leurs savoirs à votre service. Notre organisme possède une certification Qualiopi et un lieu dédié à l’accueil des professionnels. Contactez-nous pour faire monter en compétences vos collaborateurs et pour bénéficier de conseils d’experts.