Tout savoir sur les EPI et l’habilitation électrique

Quels sont les EPI, ou Équipements de Protection individuelle préconisés lors de la formation en habilitation électrique et obligatoires sur les opérations à mener ? Découvrez toutes les règles à appliquer en matière de protection contre les dangers électriques et les protections adaptées à votre métier.

1. Quelles sont les règles en matière d’EPI ?

Les règles en matière d’EPI sont définies dans la partie législative et réglementaire du Code du travail et par les CNAMTS qui ont établi des recommandations sur l’utilisation de ces équipements. 

Néanmoins, l’employeur doit procéder à l’évaluation des risques de chaque situation de travail. Il doit ainsi déterminer avec précision les mesures de protection individuelle adaptées.

2. Qu’est-ce qu’un EPI ?

Selon le Code du travail, les EPI, ou Équipements de Protection Individuelle sont des dispositifs ou des moyens qui sont destinés à être portés ou tenus par une personne dans le but de la protéger de risques susceptibles de menacer sa santé et sa sécurité.  

De ce fait, ces équipements sont très variés et ils s’adaptent à de multiples situations plus ou moins complexes.

Voici les équipements les plus courants :

• Casques de protection ;
• Bouchons d’oreille ;
• Lunettes de protection ;
• Gants ;
• Chaussures de sécurité ;
• Appareils de protection ;
• Appareils de protection respiratoire, ou APR ;
• Vêtements de protection contre la chaleur ou les produits chimiques ;
• Etc.

3. De quels risques protègent les EPI ?

Les risques encourus par les travailleurs peuvent être d’origines diverses :

• Biologiques avec les inhalations de produits dangereux pour la santé ;
• Chimiques avec l’inhalation de poussières ;
• Électriques par un contact direct avec des conducteurs nus sous tension par exemple ;
• Mécaniques avec des coupures aux mains, des brûlures, des projections de particules dans les yeux, etc.
• Etc.

Certains EPI sont exclus de cette réglementation, car ils sont destinés à des corps de métiers bien spécifiques ou à la pratique du sport comme ceux conçus pour s’isoler de l’humidité et du froid comme de la chaleur ou les EPI destinés aux forces de l’ordre.

4. Quelles sont les règles techniques de fabrication ?

Les EPI sont classés en 3 catégories et les fabricants ont pour obligation de respecter des règles techniques de fabrication ainsi que des procédures de certification qui sont harmonisées au niveau européen. Découvrez un récapitulatif de ces normes dans le tableau suivant.

Procédure de certification	Catégorie d’EPI	Gravité des risques	Conception de l’EPI	Exemples
Conformité de l’EPI par le fabricant aux règles techniques sous sa seule responsabilité	I	Minimales et identifiables par le travailleur	Simple	– Gants de protection ; -Lunettes ; -Etc.
EPI conforme aux règles techniques et certifié par un organisme	II	Minimales et identifiables par le travailleur	Simple	-Casque de protection
EPI certifiés et testés par un organisme notifié : Système de garantie de qualité CE ou Système d’assurance qualité CE de la production avec surveillance	III	Graves ou mortels	Complexe	-Appareils de protection respiratoire ; -Matériel contre les chutes de hauteur ; -Etc.

5. Quand faut-il utiliser les EPI ?

Comme cité précédemment, l’employeur doit impérativement recenser, identifier et évaluer les risques auxquels ses salariés sont exposés au cours de leur activité. Suite à cette appréciation des risques, le dirigeant est en mesure de mettre en place des mesures de prévention prioritaires qui ont pour objectif de préserver la santé et la sécurité de ses salariés. Donc, elles doivent réduire et même éliminer ces risques. 

À noter : les mesures de protection collectives sont prioritaires aux mesures de protection individuelle. Sauf, si elles sont insuffisantes ou compliquées à mettre en œuvre. À ce moment-là, l’employeur doit mettre à la disposition des travailleurs les équipements individuels appropriés.

6. Comment choisir les EPI adaptés à une situation de travail ?

Ces équipements spécifiques sont définis en fonction de la tâche à effectuer et de son environnement. Cela signifie qu’une analyse du poste de travail doit être réalisée. Pour ce faire, le dirigeant consulte le CHSCT, ou comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail et les délégués du personnel afin d’établir les conditions de mise à disposition, d’utilisation et de durée de port des équipements par les salariés. Il doit prendre en compte les éléments suivants :

• La gravité du risque ;
• La fréquence de l’exposition ;
• Les caractéristiques du poste de travail ;
• Et les performances des EPI.

Et, le service de santé du travail joue un rôle important dans ce choix, car il est composé d’une équipe pluridisciplinaire avec un médecin du travail, IPRP, infirmière, etc.). De plus, des prescriptions réglementaires sont à prendre en considération par le dirigeant. Puis, en cas de risques multiples, plusieurs solutions existent. Soit le salarié est obligé de porter simultanément plusieurs EPI et l’employeur vérifie qu’ils sont compatibles, soit il revêt un équipement qui a la particularité de le protéger contre plusieurs risques. 

Conseils : Retenez plusieurs modèles d’un équipement afin de les tester avant d’en sélectionner un qui correspond à vos attentes et à celles de vos salariés qui sont de l’ordre du confort, de la protection et aussi de l’esthétique. En effet, un EPI peut être rejeté par un collaborateur si ce dernier renvoie de lui une image dévalorisante. Il faut y penser !

7. Quelles sont les règles de marquage de conformité des EPI ?

Un marquage de conformité est obligatoire sur les EPI. Il atteste la conformité aux règles techniques de conception et aux procédures de certification. Ce dernier est apposé par le fabricant, sous sa responsabilité et à côté de son nom.

Cela doit être pérenne et indélébile.

Le marquage des normes suit le même process. Néanmoins, certains EPI transgressent ces règles. L’employeur doit veiller à ne pas mettre à la disposition de ses salariés des équipements non conformes. Pour cela, voici ce qui doit apparaître en français, sur la notice d’instruction du fabricant :

• Nom, adresse du fabricant ;
• Instructions de stockage ;
• D’emploi ;
• De nettoyage ;
• D’entretien ;
• De révision ;
• Et de désinfection ;
• Les accessoires utilisables ;
• Les pièces de rechange nécessaires ;
• Les classes de protection appropriées ;
• La date ou délai de péremption ;
• L’emballage adéquat au transport de l’EPI concerné ;
• La signification du marquage.

Donc, l’employeur doit maintenir ces EPI en conformité avec la réglementation technique. Par exemple, certains équipements comme les casques de protection ou les filtres de protection possèdent une date de péremption. L’employeur doit veiller à leur remplacement. Il en est de même si un EPI est endommagé.

8. Dans quelles conditions les EPI sont-ils mis à la disposition des salariés ? 

Ils sont fournis par l’employeur et ils sont réservés à un usage personnel. Le dirigeant met aussi à leur disposition les moyens nécessaires au bon entretien de ces dispositifs de protection, pour leur nettoyage par exemple.

Toutefois, si l’utilisation de ces équipements est effectuée par plusieurs personnes, il convient de proposer aux collaborateurs des mesures d’hygiène appropriées comme des charlottes de protection hygiéniques pour des casques de chantier.

9. La formation pour utiliser ces équipements

L’employeur organise une information auprès de ses salariés sur le port des EPI. Les travailleurs sont ainsi sensibilisés :

• Sur les risques contre lesquels leurs EPI les protègent ;
• Les conditions d’utilisation ;
• Les usages auxquels ils sont destinés ;
• Et les instructions et les consignes de mise à disposition.

De ce fait, le collaborateur doit procéder à plusieurs vérifications comme celle de contrôler le bon état de ses équipements et leur bon ajustement.

L’employeur peut avoir recours au service de santé au travail pour renforcer cette sensibilisation des salariés. Et il complète cette information par une formation adéquate qui contient un entraînement au port de cet EPI. En conséquence, elle doit être renouvelée aussi souvent que nécessaire.

10. Habilitation électrique et Équipement de Protection Individuel

Dans le cadre d’une habilitation électrique, une formation est comprise pour le port des équipements obligatoires. Elle se déroule au sein des tâches à effectuer par les travailleurs. Puis, la prévention du risque électrique s’appuie sur des dispositions réglementaires qui figurent dans le Code du travail. Elle détaille la mise en sécurité des installations et des matériels électriques. Le salarié ne doit pas être en contact direct ou indirect avec des pièces nues sous tension ou mises accidentellement sous tension. Le matériel doit être conforme aux normes évoquées précédemment.

On utilise la protection individuelle lorsque les mesures d’élimination ou de réduction du risque électrique ne permettent pas de sécuriser le collaborateur. Les EPI doivent être conformes et estampillés. On les nettoie et on les vérifie si on les partage.

Pour des travaux de basse tension, le collaborateur doit porter :

• Un casque isolant ;
• Un écran facial ;
• Une combinaison :
• Des gants isolants ;
• Et des bottes isolantes.

Le salarié ne doit pas porter de bijoux ou d’objets conducteurs lors d’une opération électrique. De plus, chaque type d’équipements détient des classes différentes selon la tension alternative efficace et la tension continue.

Attention : Pour une tension supérieure à 36 000 V en courant alternatif, il n’existe aucun EPI de protection. Le collaborateur doit impérativement se tenir éloigné des pièces nues sous tension. Puis, les outils utilisés doivent aussi être isolés ou isolants et conformes à la norme NF EN 60 900.

Enfin, les collaborateurs utilisent le matériel électrique avec précaution. Cela concerne les fils conducteurs, les travailleurs ne doivent pas écraser ni déchirer ces éléments conducteurs. Et, les prises électriques endommagées ne doivent pas être bricolées, mais remplacées. Les collaborateurs ne doivent surtout pas manipuler ce matériel avec les mains mouillées ou travailler sur des fils dénudés.

Et les installations doivent être vérifiées pour contrôler leur conformité aux normes en vigueur. Des organismes accrédités effectuent ces vérifications :

• Au moment de leur mise en service ;
• Périodiquement ;
• Et sur mise en demeure par l’Inspection du travail.

Les EPI obligatoires diffèrent selon les activités des salariés qui passent une habilitation électrique notamment. En revanche, elles suivent une réglementation bien spécifique et l’employeur est le garant de leur application. Vous souhaitez en savoir plus ? Découvrez vite notre blog, notre FAQ sur l’habilitation électrique et toutes nos formations en Occitanie !