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Convoi Humanitaire en Ukraine | CRÉA FORMATIONS

In News by Fred B

CREA Formations et le Rotary en Ukraine

Le déplacement massif des populations ukrainiennes et la désolation entraînée par le conflit Russo-ukrainien a bouleversé le Monde. Le Rotary International a été immédiatement force de proposition, pour apporter son soutien aux populations déplacées par cette guerre. En tant que membre du Rotary Nîmes Nemausus, j’ai participé à plusieurs actions, notamment des collectes, du tri et de l’étiquetage, le chargement des camions sur le départ, etc. Mais j’ai eu envie et besoin d’aller un peu plus loin avec ce convoi humanitaire en Ukraine.

L’équipe du convoi

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L’équipe du convoi

C’est ainsi que j’ai entraîné avec moi deux amis, Gilles et Eric, pour conduire un des trois camions du convoi pour Tchernivtsi. Ils n’ont pas hésité longtemps pour compléter le groupe des chauffeurs. Notre troupe s’étoffe ensuite avec Sandrine, Hélène, Frederic, Cyril et Jean-Louis qui seront nos équipiers.

Nous sommes donc au complet pour piloter les trois fourgons chargés de matériel médical, de nourriture, de produit d’hygiène et de vêtements.

Jour 1 : le départ, le 17 juin à 5 h 30

Si certains de nos proches ont une appréhension, c’est dans la bonne humeur et l’excitation de l’aventure que nous voici réunis le 17 juin à 5 h 30 pour le départ de notre périple.

Dans un premier temps, nous nous dirigeons vers la Slovénie, en passant par Nice.

La traversée du nord de l’Italie est plus longue. Nous rencontrons énormément de travaux et d’embouteillages.

Nous parcourons alors le passage de la frontière slovène et nous arrivons à Maribor vers 23 h 30.

Un petit debrief rapide et tout le monde va se coucher, car le lendemain, on repart à 6 h.

Jour 2 : traversée de la Hongrie et de la Roumanie

La salle pour le petit déjeuner ouvre après notre départ, c’est pourquoi le personnel de l’hôtel nous a préparé des sachets de nourriture pour notre départ matinal.

Pour cette deuxième étape, on traverse toute la Hongrie et une grande partie de la Roumanie pour dormir à Suceava. C’est encore une grosse journée de conduite avec 13 h de route prévue. On effectue au total 16 h de trajet avec les poses et les aléas de passage de frontière.

Jour 3 : le passage de la frontière en Ukraine

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À la frontière, une file interminable de camions

Encore une courte nuit et nous repartons pour notre destination finale : Tchernivtsi qui se trouve à seulement 80 km. Nous avons la chance d’avoir des fourgons et nous pouvons ainsi remonter l’impressionnante file de camions qui attendent pour passer la frontière sur plus de 20 km.

On retrouve côté Roumain Aurélie, notre contact en Ukraine qui vient pour nous aider à passer et nous guider.

On comptait traverser la frontière vers 8 h, et pouvoir rencontrer un maximum de gens en Ukraine, mais il nous faut près de deux heures pour pouvoir passer. Et, ce n’est rien comparé aux poids lourds qui eux mettent plus d’une semaine.

Enfin en Ukraine, on retrouve Valéry, l’ami d’Aurélie avec qui nous rejoignons Tchernivtsi et le local de leur association. C’est dans ce lieu que sont rassemblées les collectes et qu’elles sont dispatchées en fonctions des besoins.

Rencontres et distribution : l’émotion

On les accompagne ensuite pour une distribution dans un orphelinat qui accueille également des femmes maltraitées avec leurs enfants et depuis le début de la guerre des mères réfugiées. Ici, le gymnase est transformé en dortoir, avec des sacs de sable qui s’accumulent devant les fenêtres. À ce moment-là, une petite fille me saute dans les bras, car elle recherche une image paternelle, imprévisible et touchante.

Ce sont des rappels des atrocités de la guerre.

On livre ensuite un centre qui s’occupe d’enfants handicapés mentaux. Ce centre ne survit qu’avec les dons, même les salaires des employés sont payés par une association française. On a l’impression de se retrouver directement plongé dans les images des hôpitaux diffusées sur nos chaînes après la chute du régime de Ceausescu en 1986. C’est un moment difficile, indescriptible. Mais, c’est aussi là que tout l’engagement Rotarien puise son sens.

Puis, on prend le temps de boire un coup avec Aurélie et Valéry pour échanger sur la situation de ceux que l’on n’a pas pu rencontrer : les camps de réfugiés et la maison de retraite à qui une partie des collectes apportées sera distribuée par leurs soins.

Jour 4 : le retour

Il est temps de repartir afin de ne pas passer la frontière trop tard. En effet, la nuit, les contrôles sont plus longs. On demeure encore une nuit à Suceava avant de prendre le chemin du retour. Deux jours de route tout aussi éprouvants nous attendent, en cumulant la fatigue des jours passés et surtout, la charge émotionnelle qui nous envahit.

Nous avons le sentiment d’avoir fait quelque chose de vraiment utile et d’indispensable à d’autres personnes en souffrance. D’avoir grandi intérieurement et pour ma part, de m’être rapproché du rôle que j’ambitionne de tenir.

Je suis fier d’avoir participé à cette expédition, avec cette équipe, des amis proches et d’autres que j’ai appris à connaître, et avec qui un lien particulier est tissé. Ce convoi humanitaire pour l’Ukraine m’a plus apporté que ce que j’ai pu modestement donner.

De ce fait, je suis prêt à repartir (peut être en novembre 2022) et à m’investir encore plus, pour ceux qui en ont besoin.

La devise du Rotary coule dans mes veines « Servir d’abord ».

Fred Brogliolo, Gérant de CREA Formations